Des truffes de marque

Il aura fait très chaud et sec en juillet. Au mois d’août, il est tombé en moyenne 60 mm d’eau. Vers la fin septembre, on a pu enregistrer entre 20 et 30 mm de pluie sur le Lot, parfois plus.

La saison 2019-2020 se présente mieux que la précédente. Sur les causses, les chênes n’ont pas perdu leurs feuilles comme l’an passé où les feuillages avaient roussi très tôt durant l’été. Mais chose importante, on a vu des truffes à la marque. Alain Ambialet, président du Syndicat des trufficulteurs de Lalbenque, a eu la joie d’observer des marques de truffes dans des endroits qui n’avaient pas reçu d’eau d’arrosage. Sa curiosité a été telle qu’il n’a pas résisté à creuser sous la bosse. La photo jointe faite par le président témoigne de la présence d’une de ces truffes.

Il n’est pas le seul à avoir vu des truffes de marques en zones sèches au point que les discussions sur la naissance des truffes à plusieurs moments de l’année redeviennent d’actualité. Peut-il y avoir des truffes qui naissent en août ou en septembre ? La question ne cesse d’être posée depuis les travaux de Montant et Kulifaj dans les années 1980 qui ont fait la preuve que les truffes naissaient à la fin du printemps. Pourtant, chez les trufficulteurs, on veut croire que la truffe Tuber melanosporum peut naître après cette période de l’année. Certains font référence aux orages de grêle qui, après plusieurs semaines de sécheresse estivale, sont à l’origine d’une belle éclosion de truffes. D’autres témoignent que des truffes ont pu être récoltées en février, là-même où l’on avait labouré en automne pour semer le blé.

Le mystère de l’induction de la fructification persiste. Attendons les premiers marchés et nous en saurons certainement davantage sur la résistance de la truffe à la canicule et à la sécheresse ainsi que sur ces fameuses naissances décalées.

 

Pierre Sourzat