Année « truffeuse », Année heureuse…

 Qui a dit que la truffe était morte ?

Ce sont les étés secs qui ont fait que la rumeur a couru. On se rend compte qu’un été pluvieux, comme celui de 2017 dans le Lot, fait renaître l’espoir chez les trufficulteurs les plus pessimistes. Quand il n’y a pas d’eau en été, on a beau planter des arbres très bien mycorhizés, veiller à leur entretien, si les résultats n’y sont pas, on finit par penser que tout est foutu. Alors, on dit que les truffières sont malades ou que la truffe est partie, qu’elle est descendue plus au sud, en Espagne ou au Maroc.

La raison, car il s’agit bien de penser rationnellement, c’est que le cycle biologique de la truffe est une réalité comme celui de la pomme ou de la noix pour des cultures où la fécondation et la croissance des fruits ont lieu au grand jour. La truffe naît au printemps, a besoin d’eau pour grossir en été, et d’un climat clément pour ne pas geler en hiver. Tout se passe sous terre, à l’abri de nos regards curieux.

Cette année, tout semble bien se passer. Il faut espérer que cela va durer car on n’est pas à l’abri d’un grand coup de froid. L’année nouvelle approchant, on pourra dire qu’une année « truffeuse » est une année heureuse. Mais rien n’est gagné pour toujours. Le changement climatique n’est pas une illusion. Dans le Sud-est, il a fait si sec que la truffe ne sera pas abondante. La sécheresse est le premier facteur limitant. Elle semble même favoriser les contaminations fongiques, surtout par la truffe blanche d’été. Moins il a y a de mélano, plus y a de place pour ses concurrents.

Mais restons positifs : avec de la ténacité et du travail, le retour de la truffe est une réalité sur les causses de Lalbenque et du Lot.

Pierre Sourzat