Résilience des arbres truffiers après les attaques de chenilles du Bombyx disparate

Dans la précédente gazette, nous avions titré sur la problématique des chenilles défoliatrices. Une note de la Direction Départementale des Territoires (DDT) du Lot a circulé au plus fort des attaques de chenilles en juin dernier. On peut y lire que ces dernières années, le département du Lot a connu plusieurs pullulations : en 2011 à Livernon ; en 2012 à Livernon, Assier, Grèzes, Brengues, Corn, Boussac, Marcilhac sur Célé et Béduer, avec d’importantes défoliations sur chêne pubescent et érable de Montpellier ; en 2019 à Lugagnac, Cénevières, Calvignac, Crégols, Varaire et Saint-Jean-de-Laur.

Curieusement, après le ravage des feuillages par les chenilles, la nature a fait preuve de résilience au point que début juillet, un grand nombre d’arbres truffiers totalement dégarnis avaient remis un nouveau feuillage.

Mais que nous propose la note de la DDT face à cette situation ?

Elle rapporte que les méthodes consistant à traiter par insecticides doivent être proscrites pour protéger l’environnement et, particulièrement, l’ensemble des insectes forestiers. Elle rappelle que les traitements phytopharmaceutiques sont interdits dans les espaces ouverts au public et dans les jardins des particuliers et que, ailleurs, leurs applicateurs doivent être titulaires d’un certificat délivré après formation. Elle précise que la confusion sexuelle et le piégeage de masse par phéromones, très utilisés contre la processionnaire du pin, ne sont pas au point en France sur le bombyx disparate. Elle complète en indiquant que la lutte biologique, n’a pas pour but de détruire tous les insectes et ne permet pas d’éviter de nouvelles pullulations. Surtout adapté aux parcs et jardins et aux zones d’accueil du public, un traitement par le bacile de Thuringe (Bacillus Thuringiensis) peut être réalisé depuis le sol à l’aide de produits homologués fabriqués à partir de la bactérie inactivée.

Attendons de voir quelles conséquences les défoliations de chênes auront eu sur la production truffière avec un été qui n’a pas si mal débuté pour la truffe d’hiver.

Pierre Sourzat

 

 

Chenilles du Bombyx disparate dévorant les feuilles de chêne vert

Chêne vert truffier sans les feuilles le 16 juin 2020

Le même arbre le 5 juillet 2020 avec de nouvelles feuilles; Le treillis soudé est posé sur le brûlé pour empêcher les sangliers de vermiller;