La pluie a été abondante dès la fin septembre

Enfin, la pluie ! Après les pluies abondantes de la fin septembre, c’est presque un déluge que nous avons connu début octobre. La tempête Alex n’a pas manqué de recharger l’horizon humique des brûlés et probablement les nappes phréatiques. Il est certain qu’il y aura de la truffe sur le marché de Lalbenque cet hiver. Ce sont les trufficulteurs qui ont arrosé au mois de juillet qui vont tirer leur épingle du jeu. Pour les autres, tout dépend de la réserve en eau disponible de leur sol argilo-calcaire, voire sablo-calcaire ou limono-calcaire, ainsi que des orages localisés qui ont frappé çà et là.

A l’heure ou Alex a apporté sa bonne dose d’humidité, et aussi d’espoir, il faut rester prudent pour ceux qui ont couvert les brûlés de branchages, pailles ou cartons. Il est temps de s’assurer que les truffes ne se gâtent pas sous les paillages. Mieux vaut les déplacer hors de la zone brûlée. Les limaces peuvent également saisir l’aubaine des truffes de marques pour se nourrir et endommager celles-ci. A défaut du métaldéhyde dont l’usage est interdit dans la plupart des cas, on peut utiliser le phosphate ferrique réservé à l’agriculture biologique.

Rien n’est gagné en trufficulture avant que les truffes ne soient dans les paniers. Les inquiétudes que la crise sanitaire fait peser sur la tenue des marchés l’hiver prochain sont toujours présentes à l’esprit des responsables trufficoles. On ne sait pas comment vont pouvoir se tenir les marchés tout en respectant les règles de distanciation si la pandémie persiste. On ne sait pas davantage si le marché sera actif ou pas avec des cours satisfaisants pour les producteurs. La crainte de la fermeture des restaurants haut de gamme est toujours pendante. Les trufficulteurs le savent bien, il faut savoir raison garder. La confiance en l’avenir n’exclut pas de rester prudent.

Pierre Sourzat

 

Paillage d’un brulé avec des branches de chêne