La mévente de la truffe alarme le syndicat – 17/01/2015 – LaDepeche.fr

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Une production au plus haut, des prix à la baisse et des ventes en recul. Le syndicat des trufficulteurs de Lalbenque veut agir pour endiguer la mévente du diamant noir cette saison.

Le Syndicat des trufficulteurs de la région de Lalbenque a constaté, lors des derniers marchés aux truffes, des difficultés pour la vente de la totalité de la production. Dans la foulée des marchés de Lalbenque de ce mardi 13 janvier, le syndicat a invité les producteurs à une réunion publique.

Le président Alain Ambialet a ouvert la discussion devant une soixantaine de trufficulteurs. Pierre Sourzat, «le globe-trotteur de la truffe», a tout d’abord fait un état des lieux de la production. «La truffe s’universalise», mais c’est d’Europe que vient le problème et en particulier d’Espagne. Une région comme celle de Teruel en Catalogne a beaucoup planté et irrigué, avec l’aide de l’Europe et de la province d’Aragon. L’on a également planté aux États Unis (en Californie et au Tennessee), en Australie au sud de Perth, en Argentine, au Chili et même au Maroc. La Chine produit jusqu’à 300 tonnes de truffe.

Des prix tirés vers le bas
À Richerenches où sont commercialisés 50 % de la production nationale, les prix sont historiquement bas. Même chose pour la truffe d’Espagne vendue sur place à 110 € ou livrée en France à 180 €, une truffe qui est totalement exportée. Pour Alain Ambialet, «c’est l’Espagne qui perturbe nos cours. Les producteurs qui ont beaucoup investi veulent vendre. Avec les 300 hectares plantés ces dernières années, nous allons produire davantage et nos prix vont baisser.»

Face à ce constat, les producteurs s’interrogent quant à la manière de gérer cette situation. Des pistes ont été lancées comme celle de créer un groupement de producteurs qui permettrait de mieux réguler les cours, tout en maintenant l’esprit du marché actuel. La problématique de la création d’une IGP semble se heurter aux fluctuations de la production. D’autres militent pour un label.

Bref, la question de la qualité et de la spécificité de la truffe noire de la région de Lalbenque se pose en filigrane. Si tout ne sera pas réglé dans les semaines à venir, les prochains mois devraient permettre de dégager des orientations fortes. Acceptons-en l’augure. Au pays du diamant noir, la truffe et ses marchés ont encore de beaux jours devant eux.
De notre correspondant Yvan Calvet