La truffe va passer l’année – 31/12/2014 – LaDepeche.fr

La truffe va passer l’année

Agro-alimentaire – Lot

Du monde. Ce dernier marché de l'année a encore attiré beaucoup de monde mais moins de producteurs (80) que mardi dernier. Photo DDM, L.B.
Du monde. Ce dernier marché de l’année a encore attiré beaucoup de monde mais moins de producteurs (80) que mardi dernier. Photo DDM, L.B.

 

 

Un fin rayon de soleil vient caresser les paniers remplis de truffe. Hier, le dernier marché aux truffes de l’année à Lalbenque a tenu ses promesses. On n’a certes pas atteint les records de la semaine précédente avec ses 168 producteurs et ses 204 kg de tuber melanosporum.

Mais le marché a été plus actif que mardi dernier. On a relevé, sur le marché, 81 kg répartis en 98 paniers, pour un cours minimum à 400 €, maximum à 900 €, pour une moyenne à 500 €.

Le produit ne cesse de s’améliorer : «Oui, nous avons quinze jours d’avance sur la maturité, confirme Alain Ambialet, le président du syndicat des trufficulteurs de Lalbenque. La truffe sera au top à la mi-janvier».

En attendant, les visiteurs ont pu faire leur marché, n’hésitant pas à négocier le prix du diamant noir. On a ainsi entendu quelques discussions presque aussi savoureuses que les truffes disposées dans les paniers en osier. C’est Liliane, Aveyronnaise installée à Toulouse qui vient pour la première fois humer l’odeur enivrante de la truffe : «Je viens un peu pour le fun, nous glisse-t-elle juste avant le coup de sifflet annonçant l’ouverture du marché. De toute façon, je ne sais pas la cuisiner».

D’autres visiteurs demandent aux vendeurs le secret d’une omelette aux truffes réussie. Mais la plupart des futurs acheteurs ont déjà repéré leur lot de bonheur, parfois même déjà discuté avec le vendeur. Jacques est venu de Toulouse, comme il le fait environ une fois par mois. Il vient de décrocher un kilo : «Oui, je suis un accro au marché sourit-il. Là, j’ai acheté pour cuisiner avec des amis pour le réveillon».Au menu, un classique qui ne se démode pas : foie gras, brouillade et autres plaisirs truffés. Étonnez-vous après que Jacques regarde sa poche remplie de truffes comme une précieuse relique !


Des producteurs plutôt satisfaits

Hélène a tout connu. Les marchés d’antan, l’odeur de la truffe qui embaumait Lalbenque et Cahors. Productrice de truffes, installée à Lalbenque, Hélène ne raterait pour rien au monde la grand-messe hebdomadaire. Un rien nostalgique quand même : «C’est toujours un plaisir même si ce n’est plus pareil. Avant, il n’était pas rare d’amener 10 kg par marché. Maintenant je n’ai plus que 4 m2 de truffe. Mais je tiens à présenter un produit de qualité, bien marbré, brossé. Et j’espère bien le vendre». Hélène a réussi son pari hier et elle reviendra mardi prochain.

À ses côtés, la souriante Dominique, basée à Cremps. Cette Belge habite dans le Lot depuis deux ans. Elle gère un gîte et s’est découvert une passion pour la truffe : «Je possède une centaine de chênes truffiers qui commencent à donner, annonce-t-elle fièrement. C’est la première récolte et je me suis vite mise dans cette tradition. C’est très bien, ça facilite mon intégration au pays».

Juste en face, voici le marché de détail. Un jeune homme exhibe fièrement sa truffe dans un sachet. La dernière en vente, autour de 40 euros l’unité. Cynthia est une vendeuse comblée : «C’est une belle journée ! Il fait beau, on a vendu nos 32 truffes».

Des truffes qui ont été triées, contrôlées par un intraitable jury avant d’être mises sur ce marché au détail. Pas question d’envoyer sur les étals de Lalbenque une tuber qui n’aurait pas atteint sa maturité.

Des truffes qui font le bonheur d’acheteurs occasionnels.