Eté sec, truffes rares,

Les années passent et ne se ressemblent pas.

On s’y attendait un peu.

En décembre 2017, il n’y avait pas assez de bancs à Lalbenque sur la rue du marché aux truffes pour présenter les paniers.

Les marchés de décembre 2018 ne sont pas aussi bien fournis.

Comme chacun sait, la truffe naît en mai et juin. S’il n’y a pas d’eau durant l’été, les truffettes présentes dans le sol meurent de soif ou par dessèchement. Seuls les trufficulteurs qui ont pu arroser peuvent présenter de beaux paniers. Il y a pourtant quelques exceptions qui confirment la règle. On a pu trouver début décembre des truffes qui étaient passées au travers des effets néfastes de la sécheresse.

La question de la naissance des truffes à plusieurs moments de l’année pour la truffe Tuber melanosporum n’est pas définitivement tranchée. A Lalbenque, des anciens racontent comment dans les années 1960, en févier, ils ont récolté des truffes dans des parcelles labourées en octobre en bordure de bois pour y semer du blé. C’est dire que les truffes étaient nées après le labour à la faveur d’un automne favorable ou d’un hiver doux.

En l’absence de gelées et avec les pluies actuelles, il est plus que probable que le mois de février 2019 sera celui de la brumale. Cette espèce, Tuber brumale, a la particularité de pouvoir naître à l’automne comme d’ailleurs la truffe Tuber aestivum. C’est ce que l’été 2016 et l’hiver qui a suivi ont montré. En attendant, on va tout de même préparer une farce truffée pour le chapon de Noël. Il n’est pas nécessaire que les truffes soient très belles pour être mélangées dans une farce avec du foie gras. Parole de gourmand !