Une petite saison difficile à comprendre, même chez ceux qui arrosent

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas facile de se prononcer sur la récolte de truffes de la saison 2019-2020 à cause de la climatologie très chaotique de l’été 2019. Une période de canicule fin juin et une autre début juillet ont fait craindre le pire. Ensuite, on a pu observer des pluies en août mais pas partout, d’où une hétérogénéité climatique sur le territoire.

Le premier marché aux truffes de Lalbenque a permis de se faire une idée sur l’origine des apports. Les autres marchés ont confirmé les premières observations. Ce sont principalement les personnes qui ont arrosé leurs plantations qui apportent des truffes les mardis à Lalbenque.

Mais il y a probablement un autre phénomène qui a pénalisé la production de la saison. En effet, on observe chez nombre de trufficulteurs qui arrosent des productions qui ne sont pas à la hauteur de leur implication. Ils récoltent quelques belles truffes mais en petit nombre. Autrement dit, il a manqué des truffes dans le sol au moment où celles-ci auraient pu être sauvées par les arrosages. La question est de savoir pourquoi les naissances ont été si peu nombreuses. Un peu de sécheresse en mai et juin sont favorables à l’extension des brûlés et à l’induction de la fructification de la truffe. C’est possiblement ce phénomène qui a manqué à l’entrée de l’été qui, de plus, a commencé avec ce grand coup de chaleur.

Des brûlés travaillés tardivement fin mai ont cependant produit de belles truffes, comme si une induction de la fructification aurait pu avoir lieu tardivement et profitablement après un travail du sol tardif. On ne doit pas sous-estimer les pluies abondantes de cet automne à l’origine de truffes pas très bonnes pendant quelques semaines et surtout de truffes gâtées.

La truffe n’a pas fini de livrer ses secrets sur sa naissance et les conditions de son évolution dans le sol.

Très beau panier de truffes présenté sur le marché de Lalbenque en décembre 2019

 

Pierre Sourzat